Coups au coeur

Hello !

Vous savez quoi ? Je trouve que la vie est riche des expériences que l'on en fait, des gens qu'on aime et qui nous accompagne au jour le jour.

Du coup, j'avais envie d'énumérer, rapidement, trois choses récentes qui m'ont fait bondir le coeur et friser les doigts de pieds.

- J'ai lu mon premier Agatha Christie depuis bien 15 ans.
Après un entretien avec François Guérif, diffusé sur France Inter ou Culture.

Le fondateur de Rivages Noirs venait de co-écrire un bouquin sur le roman noir et il était question d'une liste de 100 titres du genre.

Dont un Agatha Christie. La mort n'est pas une fin.

Manque de pot, impossible de mettre la main dessus à la FNAC.
Je me rabats sur La nuit qui ne finit pas.

J'ai mis du temps à y entrer et paf, j'ai été happée par le truc.
Le schéma est franchement différent, le roman a été écrit dans les années 60, c'est peut-être ça, écrit à la première personne.

Captivant.

Guérif déplorait que le roman noir était considéré comme parent pauvre du roman.
Moi, j'en ai pris plein la tête.


 

- J'ai vu pas mal de Woody Allen ces derniers temps.

Mon favori restait Tout le monde dit I love you depuis des lustres.

J'aime cette capacité qu'Allen a de soudainement virer dans la fantaisie, le magique (Minuit à Paris était mon second "préféré").

Et puis Alice.

Alice, jouée par Mia Farrow, qui s'ennuie à mourir dans sa vie de richissime épouse-mère, à New York.
Et qui, souffrant du dos, se rend chez un médecin-chamane-psychologue chinois, qui lui prescrit des herbes magiques.

Voilà Alice tantôt invisible (au sens propre du terme), tantôt désinhibée...

Le film atteint des sommets de poésie avec l'apparition d'Alec Baldwin, ex-homme de sa vie décédé, fantôme translucide et charmeur.


 

- Beauregard, deuxième.

Le meilleur festoche de toute ma vie.

Temps superbe, gens chers à mon coeur, programmation renversante et émotions intenses au rendez-vous.

Première immense bouleversement, Smashing Pumpkins. Toute mon adolescence. Mes débuts en musique "sérieuse".
Quand un pote de classe faisait presque passer sous le manteau Mellon Collie and the infinite sadness.

Les premières notes de Tonight, Tonight dans ma chambre d'enfant.
La bande originale d'une vie de fille mal dans sa peau, qui écoutait Portishead, Garbage et Depeche Mode.

Et ce samedi-là, la bande à Corgan qui ouvre les festivités avec Tonight, Tonight.
Prise de risque ultime que de débuter avec LE tube.

Pied de nez aux "règles" du live classiques.
Smashing Pumpkins merde !

Corgan est tout bedonnant et étriqué dans son look à la Sheldon Cooper.
Mais la voix est toujours si jeune et ses musiciens démontent sévèrement.

Le pied de nez se poursuit quand Bullet with butterfly wings est le second titre de ce live.
C'est comme s'ils cherchaient à écrémer le public, à garder les vrais aficionados.

J'ai chialé trois fois. Je m'en souviendrai toute ma vie comme le moment où j'ai été ado à nouveau.

Le dimanche, les coups au coeur se poursuivront avec Nick Cave, le meilleur artiste que j'ai jamais vu sur scène, avec Dave Gahan.

Cave transpire, psalmodie plus qu'il ne chante. Il est un gourou et ses fidèles quittent leur corps, yeux révulsés et tête renversée vers le ciel.

L'Australien se fait prédicateur, saisi une main qu'il ne quitte plus pendant de longues minutes, pose la sienne sur une tête, comme apaisante.

Beauregard atteint des sommets de beauté et de grâce pendant cette petite heure de concert.

On reviendra l'année prochaine.

See U !


 

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